« La talentueuse Solange Mercier viens de connaître le plus beau de ses succès, la plus brillante des étoiles vient de rentrer dans sa vie, sa petite fille, Brune. Un rêve pour cette brillante danseuse qui voulait fonder une famille depuis des années, mais dont la carrière avait été la priorité jusqu'à ce que l'amour croise son chemin en la personne de Ange Orsini. »

Un couple, un coup de foudre et la consécration en ma petite personne, Brune Gracieuse Orsini. Je n'étais pas réellement prévu, juste un fantasme pour ma mère qui espérait encore pouvoir réaliser son rêve d'enfant, avoir un enfant. Mais son âge, son passé de danseuse, ce qu'elle avait fait subir à son corps pendant des années. Une illusion, une envie. Je devais avoir vraiment envie de voir le jour, car j'ai pointer le bout de mon nez dans leurs existences alors qu'ils perdaient espoir, après près de deux ans d'essai. A quarante-deux et trente-cinq, mes parents m'accueillaient dans un cocon de douceur et d'amour. Née avec près de deux mois d'avance, ma vie ne tenait qu'à un fil, mais la fureur devait brûler dans mes veines et j'ai surmonter les épreuves, subissant certainement la douleur sans m'en rendre compte. C'est peut-être de là que me vient ce tempérament qui me pousse à faire ce qu'on attend de moi, à vouloir réaliser le rêve de mes parents. J'ai grandi sans manquer de rien, surtout pas de la présence de ma mère qui était toujours derrière moi afin de ne manquer aucun de mes grands moments. De là, un lien très fort s'est créé entre nous, quelque chose de terrifiant quand j'y repense maintenant. Je n'avais aucune liberté, ne pouvait pas jouer avec un enfant avant que ma mère se soit renseigné sur lui avant. Elle avait une peur terrible qu'il m'arrive quelque chose, de me perdre. Cela n'a pas donc été tout rose, mais c'est la manière qu'elle avait de m'aimer. Mon père, lui de son côté essayait de compenser ses absences avec des cadeaux et de nombreux voyages, en m'emmenant voir les plus grands ballets. Chacun me montrait son amour à sa manière. Heureusement, mon frère était là pour me permettre de vivre comme une petite fille, tout du moins autant que possible, car il vivait avec sa mère. Avec nos quatre ans de différence, nous n'avions pas grand-chose en commun, mais nous savions que nous étions là l'un pour l'autre. Il était ma dose d'évasion. Quand j'ai eu deux ans, ma mère à trouver normal que je suive sa voie et que je commence les cours de danse. Ce n'était pas grand-chose à cette époque là, juste quelques pas, quelques mouvements de bras. Tout a changé quand j'ai grandi, quand ma prédisposition à la danse classique s'est déclaré. Les cours se sont enchaîné et à sept ans, ma mère me donnait des cours dès que je rentrais de l'école et cela pendant près de trois heures. C'était merveilleux de la voir évoluer, même si elle n'avait plus la forme de ses jeunes années, je la trouvais tout simplement magnifique. Mais la magie s'est envolé quand j'ai compris que c'était là mon avenir et que je n'avais pas d'autre choix. Je suis rapidement devenu un petit rat, un rêve pour beaucoup de petites filles, mais pas pour moi. Toutefois, je ne peux faire autrement que d'accepter m'a destiné, de prendre part à des compétitions pour prouver mon talent, devoir parfois marcher sur les plus faibles pour atteindre l'excellence. Je ne montre pas de pitié, sinon c'est moi qui finirais écrasé. L'amitié est un concept étrange dans notre petit monde, mais je me suis lié tout de même avec quelques-unes de mes camarades. Mais nous savons que c'est aussi stratégique, c'est ainsi. La vérité n'est qu'une façade, les sourires bienveillants, des illusions. C'est notre vie, à nous, petits rats de l'Opéra de Paris.